Jean-Jacques Ambielle

A tout seigneur, tout honneur: on ne saurait ouvrir une rubrique dédiée aux glorieux anciens sans commencer par le créateur des Ignobles Mondains, l'inégalable JJA. 

Est-il né avec un ballon de rugby à la main, un sifflet à la bouche ou seulement un sourire aux lèvres? L'histoire, pas encore pixellisée par quelques milliards de smartphones devenus cerveaux de rechange, ne le dit pas. Mais c'est bien des remparts Lachepaillet à Bayonne que notre JJA a pris son envol, dans ce pays basque où, comme le dit la chanson, "on chante et on danse tout au long de sa vie". Des remparts Lachepaillet et pas des arènes du même nom: il ne manquerait plus qu'un bœuf mal embouché ne lui ait prématurément coupé le sifflet!

Exilé en Ile de France pour raison professionnelle, notre néo-Ignymontain s'est d'abord rapproché du club de rugby local, puis a eu l'idée, avec 2-3 autres, d'y créer une équipe de vétérans pour occuper les papas de l'école de rugby. Les Ignobles Mondains étaient nés! Les débuts furent timides, mais avec l'organisation d'entrainements réguliers et l'apport de quelques autres exilés du Sud-Ouest ressortant leurs vieux crampons de la naphtaline, la mayonnaise (pas encore incorporée à la piémontaise de Jacquo) a pris. 30 ans plus tard, l'équipe vit toujours et se porte à merveille, un bel hommage à son créateur!

Si les entraineurs successifs ont su apprendre le jeu de rugby à ceux qui le découvraient à 35 ans passés, encore fallait-il aussi leur inculquer quelques-unes des subtilités de la règle. JJA s'est donc dévoué pour prendre le sifflet, ce qui est tout sauf une sinécure face à 30 braillards piaillant ou éructant à chaque coup de sifflet, tous convaincus de connaitre la règle mieux que quiconque. JJA a même poussé l'abnégation jusqu'à devenir arbitre officiel. La légende veut qu'il ait, lors d'un match de nos féminines, expulsé Nadine, son épouse, alors joueuse de Montigny… Il a en tout cas écumé les pelouses franciliennes sifflet en main jusqu'à la limite d'âge, en vrai serviteur de son sport préféré.

De retour en son cher pays basque, il partage son temps entre l'US Nafarroa, où son fils Paul ira glaner deux titres de champion de France (cadets Teulière en 2007 et juniors Balandrade en 2009) et les tribunes de Jean Dauger où il entonne l'Hegoak au soutien de l'Aviron Bayonnais. Milesker mon JJ.